J’ai reçu dans le cadre d’une opération masse critique sur Babelio, Le bel otage de Zayd Muti’Dammaj. L’histoire de ce petit roman est celle d’une jeune garçon de douze ans. Fils d’un opposant au régime de l’imam-roi de Sanaa dans les années 40, il est enlevé et sert d’otage. Durant sa captivité, il va devenir Duwaydar au palais du gouverneur. Totalement ignorant de ce qui se cache derrière cette fonction, il en fait l’apprentissage auprès du beau duwaydar en titre. Bien vite, il découvre ainsi que sa tache est de satisfaire aux désirs des femmes du palais en évitant tout scandale. Rapidement, il est remarqué par la belle Sharifa Hafasa, la sœur du gouverneur. Très vite, le narrateur est affecté à la demeure de cette femme dont il tombe vite amoureux. Le jeune homme se retrouve alors tiraillé entre son désir pour cette femme hautaine et son envie de rébellion.
Mon avis ? A vrai dire, je ne sais pas qu’en penser. C’est le premier roman yéménite que je lis. Et puis je dois reconnaitre que je connais aussi mal l’histoire de ce pays. Du coup, c’est plus difficile d’apprécier le roman à sa juste valeur. Il est décrit comme un chef d’œuvre de la littérature yéménite. Certes. Mais moi je n’y ai vu qu’un conte oriental à la manière des contes des milles et une nuits. J’ai bien été incapable d’en saisir l’enjeu politique qui se cache derrière même si j’ai bien compris qu’à travers ce roman, l’auteur dénonçait l’oppression que l’imam faisait régner alors sur le pays. J’en suis donc rester à une lecture plus littérale. Et pour moi, ce roman est une histoire d’amour impossible entre un jeune paysan et une belle princesse. Ceci dit, la lecture de ce conte est très agréable même si j’ai eu l’impression que des fois la traduction ne rendait pas exactement le texte d’origine. Bref ça a été quand même pour moi une jolie découverte (que je n’aurai peut-être pas faite sans l’opération masse critique à vrai dire).
La quatrième de couverture : Le jeune narrateur a douze ans lorsqu’il est enlevé à sa famille pour servir comme duwaydar au palais du gouverneur. Mais qu’est-ce qu’un duwaydar ? Sa question fait sourire.
C’est en partageant la chambre de son ami, le « beau duwaydar » qu’il va peu à peu comprendre ; la nuit, les femmes du palais viennent le rejoindre et l’étreindre. Alors, quand la très belle sœur du gouverneur le réclame à son tour, le jeune otage sent gronder en lui deux forces antagonistes, le désir et la rébellion.
Ce roman, unique dans la littérature yéménite et célèbre dans tout le monde arabe, n’est pas seulement un roman d’amour et d’amitié, c’est aussi une initiation au désir, un plaidoyer pour la liberté, un roman social et politique sur l’oppression du régime de l’imamat dans les années 1940.
Prochaine lecture : Danse noire de Nancy Huston