Nouvelle lecture aujourd’hui (et oui ça dépote) avec Une fille qui danse de Julian Barnes. Ce roman est une sorte de confession. Le narrateur, Anthony Webster dit Tony, nous raconte d’abord sa jeunesse, son amitié avec Adrian au lycée puis à la fac. A ce moment-là, Tony rencontre une fille, Véronica et commence à sortir avec elle. Un beau jour, il la présente à ses trois meilleurs amis, Alex, Colin et Adrian. La jeune fille semble irrésistiblement attirée par ce dernier. Quelques mois plus tard, Tony et elle rompent. Véronica se met alors à sortir avec Adrian. Ce dernier écrit à Tony pour lui demander sa bénédiction. Tony finit par lui répondre avec une lettre terrible avant de partir bourlinguer un an aux États-Unis. Six mois plus tard, Adrian se suicide sans laisser d’explication. C’est à son retour à Londres que Tony apprend la nouvelle. 40 ans plus tard, Tony reçoit un leg de la mère de Véronica : le journal intime d’Adrian et une petite somme d’argent. Tony se met en tête de récupérer le journal d’Adrian que détient Véronica et pour cela renoue avec son ex-petite amie. Parallèlement, il plonge dans ses souvenirs et tente de démêler les fils de son existence et de faire un bilan de sa vie à l’aube de la vieillesse.
Mon avis ? Je n’avais jamais rien lu de Julian Barnes avant et je dois avouer que ça a été une belle découverte. Le récit est découpé en deux parties : le narrateur raconte d’abord sa rencontre avec Adrian, leur amitié, leurs années de fac, sa relation avec Véronica et leur rupture, l’obtention de leur diplôme jusqu’au suicide d’Adrian. Dans la seconde partie, il raconte ses retrouvailles avec Véronica son ex-petite amie quarante ans après les évènements. Moi en lisant la première partie, j’ai pensé à L’attrape cœur de JD Salinger. Je ne sais pas comment ça m’est venu. C’est peut-être le style de l’auteur? Enfin s’il y a un petit quelque chose de Salinger c’est dans le style seulement car Une fille qui danse est un roman sur le temps qui passe, la mémoire, la place des souvenirs. Et oui n’y cherchez pas là un thriller. C’est pas du tout ça. Il n’est pas question de mener l’enquête pour découvrir ce qui s’est passé quarante ans plus tôt. Le narrateur s’interroge sur sa vie, en dresse autant que possible un bilan. C’est tout. Perso, j’ai beaucoup aimé cette réflexion sur la subjectivité, la reconstruction des souvenirs a posteriori. L’écriture de Julian Barnes est très agréable. Bref, une jolie découverte que ce roman qui a reçu le prix Man Booker en 2011!
La quatrième de couverture : Au lycée, ils étaient trois amis jusqu’à ce qu’Adrian se joigne à eux. Il était différent, brillant et plus mûr. Tous l’admiraient.
Ils croyaient alors vivre dans un enclos et qu’ils seraient bientôt lâchés dans la vraie vie. Pourtant, les jeux étaient faits en partie.
À l’université, Tony, le narrateur, fréquenta Véronica et découvrit que le corps des filles est parfois défendu comme la zone d’exclusion d’un pays pour la pêche… Quelques mois plus tard, il apprit qu’elle sortait désormais avec Adrian. De rage, il leur écrivit une lettre épouvantable…
Pourquoi Adrian s’est-il suicidé?
Quarante ans plus tard, le passé qui ressurgit révèle une terrible vérité. Elle bouleversera Tony et chacun des lecteurs d’Une fille, qui danse.
Prochaine lecture : Aujourd’hui pour toujours de Christophe Paviot