Je viens de lire Rome en un jour de Maria Pourchet fraichement publié en poche aux éditions Folio. Ce court roman se situe à Paris un soir d’été. Marguerite a organisé sur la terrasse d’un grand hôtel un anniversaire surprise pour son compagnon Paul. Elle a invité une quinzaine d’amis plus ou moins prochain qui attendent tranquillement l’arrivé du couple. Sauf que ce soir-là, Paul ne veut pas sortir. Marguerite a bon tout essayer, rien n’y fait. Pire le couple en vient à se disputer violemment.
Mon avis ? Franchement quand j’ai commencé Rome en un jour, je me suis dit que cela n’allait pas être bien folichon, que j’allais un peu m’ennuyer avec cette lecture. En fait il n’en a rien été, j’ai bien aimé. En premier lieu, j’ai bien aimé le style de l’auteur. Alors même que c’est ce qui m’avait fait craindre le pire au début, j’ai trouvé ça chouette. Première chose, le texte se présente au départ un peu comme un scénario de film ou de théâtre. Il y a des didascalies en ouverture des chapitres pour situer l’action dans l’espace et le temps. Ensuite, il y a la façon même dont l’histoire est racontée. Toute les scènes sont racontées de l’extérieur. Le narrateur s’adresse directement au lecteur un peu à la manière de certaines voix off dans les films. Au départ, c’est un peu bizarre cette façon de faire et puis je m’y suis faite rapidement. Perso j’ai trouvé que ça contribuait grandement à l’intérêt que j’ai trouvé à ce roman :)
Ensuite je suis bien rentrée dans cette histoire de couple mais aussi plus généralement de relations humaines. On suit en effet alternativement ce qui ce passe chez Marguerite et Paul et sur le toit de l’hôtel. Si le couple va se balancer des horreurs à la tête toute la soirée, les amis sur le toit de l’hôtel vont se révéler être de beaux hypocrites. Je crois que l’on reconnaitra tous quelqu’un dans les invités présents. Vraiment, on a là une belle brochette de faux-culs quand on y pense. Que ce soit Sabine, la bonne copine de Marguerite qui va balancer par exemple sur la robe de cette dernière alors qu’elle-même l’a poussé à l’acheter ou encore Benoit ou Ariel, tous sans exception sont des hypocrites patentés. Et je me rends compte que je n’ai éprouvé de réelle sympathie pour aucun d’entre eux si ce n’est peut être à la fin un peu pour le pauvre Michel que tous laisse tomber et payer les consommations en sus.
Au final, une fois la dernière page tournée, je n’ai pas regretté d’avoir choisi de lire ce roman. J’ai trouvé cette histoire jubilatoire d’un bout à l’autre. Rome en un jour de Maria Pourchet est au final une bonne surprise pour moi (comme quoi des fois, il faut laisser ses aprioris de côté).
La quatrième de couverture : «Paul était devant le poste, à mille lieues d’envisager qu’on pût lui réserver un anniversaire surprise fin juin, à lui, natif de février.»
Marguerite tente en vain de convaincre Paul de sortir. C’est le début d’une guerre dont les proportions vont leur échapper à tous deux. À l’autre bout de la ville, en attendant l’arrivée du couple, les invités prennent possession des lieux. Peu à peu, la soirée dérive loin du projet initial.
Maria Pourchet explore le fonctionnement d’un couple, les origines de son désastre mais aussi l’étendue des solitudes. On rit à chaque page… non sans un certain effroi.
Prochaine lecture : Il était une lettre de Kathryn Hughes.