J’ai eu la chance la semaine dernière de voir en avant-première le nouveau film de Naomi Kawase, Les délices de Tokyo (An).
Adapté d’un roman de Durian Sukegawa, l’histoire débute au printemps alors que les cerisiers japonais sont en fleurs. Tokue (Kirin Kiki), une vieille femme, cherche à se faire embaucher par Sentaro (Masatoshi Nagase), le gérant d’une petite échoppe qui vend des Dorayakis, une pâtisserie traditionnelle japonaise à base de haricots rouges confits. Après bien des hésitations, le patron accepte d’engager la vieille femme pour préparer la fameuse pâte An (les haricots confits). Mais alors que les clients se pressent dans l’échoppe, les mains déformés de Tokue inquiètent et ils désertent tout au si vite. Tokue décide alors de démissionner et laisse Sentaro et Wakana, une jeune lycéenne qui vient régulièrement à la boutique, désemparés.
Mon avis ? Les délices de Tokyo est un joli film plein de mélancolie et de poésie. J’ai été sensible au fait que Tokue écoute et regarde la nature, promette à la lune, parle aux haricots qu’elle cuisine. Ça m’a tiré quelques sourires tout ça. Malheureusement, pour moi, ça n’a pas été suffisant et je n’ai pas accroché plus que ça. Pourquoi ? Parce que j’ai eu l’impression que le message que ce film veut délivrer n’est pas très clair. Je m’attendais au vu du titre à un film sur la pâtisserie. Mais en fait il y a beaucoup de thèmes abordés dans ce film : la discrimination, la maladie, l’enfermement, le désir d’enfant, la culpabilité.
Certains verront dans Les délices de Tokyo un message d’espoir. Pas moi. Certes il y a de ça. Mais pas que! Moi, j’ai été bien plus sensible au sort des malades de la lèpre au Japon. Si vous ne le savez pas, ces malades ont été obligés de vivre reclus dans des sanatorium sans contact avec l’extérieur jusqu’en 1996, date à laquelle la loi sur l’enfermement à été abrogée!! J’ai été surprise qu’un pays comme le Japon ait pu continuer à parquer des malades comme ça alors qu’un médicament est connu depuis 1945! Tokue a attrapé la lèpre à l’adolescence et a été obligée de passer sa vie dans une léproserie. Elle s’y est mariée, y a été enceinte, y a été aussi forcée d’avorter et y mourra. Franchement, j’ai eu du mal de voir là un message d’espoir!
Le film sort le 27 janvier en salle si ça vous tente :)