Parmi mes dernières lectures figure l’ouvrage du journaliste Didier Pourquery paru début janvier chez Grasset, L’été d’Agathe.
Ce livre, contrairement à ce que son titre pourrait laisser croire au premier abord, aborde un sujet délicat : la perte d’un enfant, les dernières semaines d’un être cher condamné par la maladie. L’été d’Agathe raconte en effet les dernières semaines de la vie de sa fille chérie, Agathe atteinte de mucoviscidose. La jeune femme est en effet décédée le 10 aout 2007 d’un arrêt respiratoire six mois à peine après sa seconde greffe de poumons. Elle avait 22 ans. Toute sa vie a été un combat contre la maladie.
Sept ans plus tard, son père prend la plume, se replonge dans les photos, les carnets, les lettres de cette époque. Tour à tour, il va la raconter ou s’adresser à elle directement. Didier Pourquery raconte en les entremêlant de souvenirs plus anciens les derniers jours d’Agathe depuis l’annonce par son médecin le 21 juin qu’il n’y avait plus rien à faire jusqu’à ses obsèques sur sa chère île d’Oléron le 15 aout, jour où elle aurait fêté son vingt-troisième anniversaire.
Vous comprenez maintenant pourquoi il m’est difficile de chroniquer L’été d’Agathe comme je le fais habituellement ? Il serait parfaitement indécent de dire j’aime/j’aime pas dans un cas pareil. J’émettrais juste une critique après avoir lu ce livre : j’ai trouvé ça froid, que ça manquait d’émotions. Didier Pourquery raconte les derniers jours d’Agathe avec une froideur qui m’a un peu choquée (alors que je suis sure que c’est tout le contraire). C’est dommage car je l’ai trouvé vraiment sincère. Il ne cache rien, il dit les choses telles qu’elles se sont déroulés. Comme dans ces quelques lignes où il avoue vouloir partir en week-end alors qu’Agathe est hospitalisée et au plus mal. Didier Pourquery m’est apparu avec ces quelques lignes profondément humain. Malgré tout, j’aurais aimé qu’il se laisse aller un peu plus, qu’il perce la coquille qu’il s’est forgé au fil des ans (on peut comprendre pourquoi à la lecture de ces quelques pages).
Je ne vous recommanderais ni ne vous déconseillerais L’été d’Agathe car je crois que c’est à chacun de décider s’il veut le lire ou non :)
La quatrième de couverture : « Vendredi 10 août 2007. Agathe s’est arrêtée de respirer. Après six mois de lutte depuis sa deuxième greffe et toute une vie de combat. Sa lumière, son rire, son esprit, son courage vont tellement nous manquer. Sept ans plus tard, moi, son père, j’ai décidé de raconter qui était cette jeune femme vivante, joyeuse et directe. Comment elle a avancé, aimé, partagé. Comment elle a vécu, jusqu’au bout, son dernier été. Je voulais parler de sa vie, de la vie. Je me suis replongé dans mes notes, j’ai repris les photos, les courriers de ses vingt-trois étés. Puis j’ai commencé à écrire. Jour après jour. Ce fut difficile et doux. Tu m’accompagnais, Agathe, avec ton regard sur le monde, sur la maladie, sur la famille, sur moi. Nous échangions. A la fin, tu étais en vie. »
Prochaine lecture : Le principe de Parcimonie