Je viens de terminer Mémoire morte de Gilles Vidal. L’histoire s’ouvre sur un accident de la route évité de justesse. Tout de suite après on plonge dans le quotidien de Carl Frot, un cadre supérieur travaillant dans une société d’affacturage. Une nuit, il surprend un cambrioleur dans sa maison mais celui-ci s’enfuit avant qu’il ait le temps de l’arrêter. Chaque jour, Carl se sent épié, suivi. On dépose sur son pare-brise des menaces de mort. Un beau jour, il reçoit même une vieille poupée dont il ne comprend pas la signification. Petit à petit l’inquiétude le gagne. Qui peut bien lui en vouloir ? Et surtout pourquoi ? Pendant ce temps-là, dans la petite ville de Gramont où il habite, un tueur en série sème la terreur en enlevant, torturant et tuant des jeunes filles évoluant dans le milieu Gothique. Le commissaire Parisot est sur ses traces et espère bien l’arrêter avant qu’il ne tue sa dernière proie.
Mon avis ? J’ai bien aimé ce polar dans son ensemble. J’ai toutefois trouvé que ça mettait un peu trop de temps à se mettre en place. Au risque de perdre quelques lecteurs en route, l’auteur n’hésite pas à recourir au début à de longues descriptions. Avec Mémoire morte donc, il faut s’accrocher. Parce qu’une fois entré dans le vif du sujet, c’est vraiment bien!! C’est vraiment bien parce que ce n’est pas un thriller classique comme on pourrait le penser à la lecture de la quatrième de couverture. Je m’explique : on pourrait penser que Mémoire morte va nous raconter la traque d’un tueur de jeunes filles dans le milieu gothique. En fait non. Non parce que l’assassin est identifié très tôt dans le roman. Il a déjà échappé à la justice à cause d’un vice de forme et il ne reste au commissaire Parisot qu’à lui remettre la main dessus avec de nouvelles preuves. Il ne s’embête pas à suivre d’autres pistes, notre commissaire. Il connait son tueur, il le traque. Toute l’intrigue tourne bien plus autour de Carl Frot. Qu’a t’il fait ? Qui lui en veut à se point ? Pourquoi ? C’est ça le cœur véritable de l’histoire. Le reste, j’ai envie de dire, ne sert qu’à égarer le lecteur. Quoique en fin de compte, tout fait sens. A la fin toutes les pièces du puzzle viennent s’emboiter les unes dans les autres pour notre plus grand plaisir.
D’une intrigue de base on ne peut plus classique pour un thriller (un tueur en série qui sème la terreur c’est pas très original), Gilles Vidal réussi le tour de force de faire un roman plutôt original Sa maitrise du genre fait qu’il nous offre une intrigue rudement bien ficelée et addictive. Une fois plongé dans l’histoire, on veut savoir le fin mot de l’histoire. En bref, Mémoire morte de Gilles Vidal est un bon thriller.
La quatrième de couverture : Bienvenue à Gramont, petite ville si douce où il ne se passe jamais rien… Sauf quand les cadavres commencent à pleuvoir autour du commissaire Franck Parisot. Il finit par comprendre que Gramont est la cible d’un tueur en série particulièrement retors… Mais qui est cette ombre qui surveille à la fois le monstre et Carl Frot, un cadre apparemment sans histoire ? Alors qu’une tempête sans précédent éclate sur la ville, les plaies du passé vont se rouvrir, et nul n’en sortira indemne… « À l’idée de l’heure de la vengeance qui n’allait pas tarder à venir, la chose eut une sorte de violent frisson qui lui partit du bas-ventre, telle une secousse tellurique, qui remonta le long de ses vertèbres, avant de venir exploser dans son crâne, lui procurant un genre d’ivresse brutale, furieuse, si bien que le jardin et ses ombres protéiformes se mirent à tournoyer autour d’elle comme les chevaux de bois fantomatiques d’un manège irréel. Je suis un lémure, pensa-t-elle encore. Oui, bien qu’en vie, je suis Lémure… »
Prochaine lecture : Danse de la vie brève de Hubert Antoine