Aujourd’hui, on parle d’une nouvelle lecture : Millefeuille de Leslie Kaplan. Ce petit roman d’un peu plus de deux cents pages raconte l’existence de Jean-Pierre Millefeuille, un ancien professeur de littérature à la retraite qui vit à deux pas de la gare Montparnasse. Veuf, Millefeuille vit seul mais a pris l’habitude de recevoir beaucoup de monde dans son appartement. Jusqu’au jour où il rencontre deux jeunes paumés qu’il va tenter d’aider. A partir de là, tout dérape et Millefeuille perd petit à petit la boule.
Mon avis ? C’est un bon roman. Surtout que ce livre aborde un thème difficile, celui de la vieillesse. A travers le personnage de Jean-Pierre Millefeuille, il aborde le thème de la solitude des personnes âgées mais aussi celui de la mort et de l’oubli. L’une des obsession de Millefeuille est en effet de savoir si à l’instar des pharaons qu’il admire tant on se souviendra de lui dans les années à venir, s’il a laissé une empreinte suffisamment forte sur cette terre.
Moi le seul truc qui m’a gêné dans tout ça, c’est le début et en particulier le mode de narration : le roman s’ouvre et l’on est face à une narratrice qui prend la parole pour nous raconter sa rencontre avec Jean-Pierre Millefeuille. Ok très bien. Un narrateur interne peut être une bonne idée. Sauf que très vite la narration prend un tout autre tour. Le narrateur devient omniscient puisqu’il nous livre les pensées du personnage. Je ne sais pas si je suis claire mais je qui m’a gêné c’est que le « Je » du départ disparaisse rapidement et réapparaisse par intermittence dans le récit quand la narratrice voit Millefeuille. Ça m’a laissé quelque peu perplexe. Après malgré ce petit défaut, l’écriture est agréable. J’ai aimé le fait que le roman soit construit autour de petits chapitres courts. Ça contribue à en accélérer la lecture j’ai eu l’impression.Les pages défilent comme les journées de Millefeuille. Même si quand on y regarde de près, c’est finalement assez répétitif. La narration emprunte en effet le même chemin que les journées du vieil homme.
Bref, Millefeuille est une bonne découverte pour moi. J’ai découvert grâce à ce texte l’écriture de Leslie Kaplan que je ne connaissais pas. Et j’ai suffisamment apprécié pour pouvoir affirmer que je ne dirais pas non à la lecture d’un autre de ses livres si l’occasion vient à se présenter :)
La quatrième de couverture : «Quand je l’ai connu, Jean Pierre Millefeuille habitait déjà depuis longtemps rue Antoine-Bourdelle, une petite rue à côté de la gare Montparnasse. Conversations, échanges. Séduction réciproque. Pas du tout le vieux crispé sur ses acquis de pensée, ses habitudes. Une fois j’allai chez lui avec Zoé, la fille d’une amie. Après Zoé me dit, Je ne sais pas si je l’aime, non vraiment je ne sais pas. Pourtant elle retourna le voir, et emmena même Léo, un amoureux. C’est là que tout a commencé.»
Prochaine lecture : Les yeux du jaguar de Brigitte Coppin