A peine acheté, aussitôt lu. J’ai dévoré ce livre, sans retenu aucune, avide, refusant de le lâcher dans l’ascenseur qui monte à mon bureau. Ça faisait longtemps que ça ne m’était pas arrivé!
Le choeur des femmes, c’est le récit d’une rencontre : celle de Jean Atwood et d’un vieux praticien pas comme les autres, Franz Karma. Quand Jean (prononcé Djiinn à l’américaine) arrive dans l’unité de Karma, elle est fière, arrogante, sure d’elle. Pour le jeune interne, sa place n’est pas là, à faire des consultations de gynécologie. Car ce qu’elle veut avant tout c’est opérer, réparer, reconstruire. Alors qu’elle traine des pieds et tente de se faire virer, Karma lui propose un pacte : une semaine à consulter et à aider dans l’unité et si malgré tout elle considère qu’elle perd son temps, il la laissera partir en lui validant son semestre. Le roman va donc se dérouler sur une semaine, chaque partie correspondant à une journée dans la vie de Jean et de ses patientes. Le récit toujours à la première personne, se fait en effet alternativement par la bouche de Jean et des autres protagonistes, patientes ou personnels de l’hôpital. Tour à tour, au fil des chapitres, l’auteur évoque ainsi la relation patient/soignant, la contraception, la grossesse choisi ou non, le droit à l’IVG, la relation avec les labos pharmaceutiques. Et puis surtout, tout au long du roman, comme un fil rouge, il y a la question de l’hermaphrodisme. Beaucoup de personnages jusqu’à l’héroïne ont d’ailleurs un prénom ambigu, intersexué. Dans les premières pages du roman même, je n’avais pas compris que Jean était une femme. L’auteur maintient bien le suspense et ne laisse rien deviner à ce sujet.
Voilà pour moi un bon roman (j’ai pas lu les deux autres du même auteur, c’est le premier de Martin Winckler pour moi) si ce n’est peut-être la fin, un peu cousue de fil blanc, un peu à l’eau de rose. Une fin qui n’a pas trop ça place là et qui gâche un peu le reste. Dommage :)
La quatrième de couverture : Je m’appelle Jean Atwood. Je suis interne des hôpitaux et major de ma promo. Je me destine à la chirurgie gynécologique. Je vise un poste de chef de clinique dans le meilleur service de France. Mais on m’oblige, au préalable, à passer six mois dans une minuscule unité de «Médecine de La Femme», dirigée par un barbu mal dégrossi qui n’est même pas gynécologue, mais généraliste! S’il s’imagine que je vais passer six mois à son service, il se trompe lourdement. Qu’est-ce qu’il croit? Qu’il va m’enseigner mon métier? J’ai reçu une formation hors pair, je sais tout ce que doit savoir un gynécologue chirurgien pour opérer, réparer et reconstruire le corps féminin. Alors, je ne peux pas – et je ne veux pas – perdre mon temps à écouter des bonnes femmes épancher leur cœur et raconter leur vie. Je ne vois vraiment pas ce qu’elles pourraient m’apprendre.
Prochaine lecture :La table des enfants d’Isabelle Hausser