Je viens de terminer le tome 2 de La trilogie du Baztan de Dolores Redondo intitule De chair et d’os. Pour notre plus grand plaisir, on retrouve l’inspectrice Amaia Salazar. Elle est à la fin de sa grossesse et doit accoucher prochainement d’une petite fille. Pendant ce temps là s’ouvre le procès de l’assassin de Johanna Marquès, la jeune fille violée et assassinée au tome 1 par son beau-père. Ce dernier se suicide au tribunal. Sur lui on retrouve une lettre destinée à Amaia avec un mot, un seul : Tarttalo. Quand elle revient, après avoir accouchée d’un petit garçon, Amaia se retrouve confrontée à un second suicide. L’homme a laissé le même mot en guise d’adieu. pendant ce temps là dans le Baztan, une église est profanée et Amaia et son équipe doivent aussi enquêter.
Mon avis ? Franchement, j’ai pris beaucoup de plaisir à retrouver l’inspectrice-chef Amaia Salazar. Je l’ai attendu ce tome 2 :) Comme avec Le gardien invisible, j’ai apprécié que Dolores Redondo ait recours à la mythologie basque pour ancrer son histoire dans celle de cette région. Cette fois, exit le Basajeun (même s’il fera de brèves apparitions dans ce tome), il est question d’un autre personnage mythologique : le Tartallo, une sorte de Cyclope qui mange ses victimes et entassent leurs os devant sa grotte. Il est aussi question des Mairu beso, des sortes de foyers protecteurs des maisons. Et puis bien sûr on retrouve la Dame qui protège les femmes enceintes et les jeunes mères. Dolorès Redondo recourt encore une fois au fantastique. Cette fois toutefois, j’ai eu l’impression que c’était moins présent. J’ai eu en effet l’impression que l’histoire et les rites de la région étaient bien plus présents. On apprend ainsi pas mal de choses sur la vie des Cagots une communauté qui a bel et bien vécue au pays basque.
Encore une fois, l’histoire personnelle de l’inspectrice-chef Salazar se mêle étroitement à l’enquête. Encore une fois, Amaia doit régler ses comptes avec sa propre mère avant de pouvoir accéder elle-même pleinement au statut de mère. En effet, la maternité est un thème central de ce second volet. Ce sont des questions qui vont revenir tout du long. Amaia qui vient d’avoir son premier enfant s’interroge sur sa capacité à être une bonne mère et à protéger son enfant tandis qu’elle lève un peu plus le voile sur les circonstances de sa propre naissance et de son lien avec sa mère.
Après ça n’empêche pas d’avoir une enquête policière rudement bien menée. J’ai adoré le fait que l’auteur exploite à son tour l’idée d’un tueur en série qui pousse de pauvres types à tuer puis à se suicider pour lui. Rappelez vous, c’était tout le thème du roman de Donato Carrisi, Le chuchoteur. Jusqu’aux toutes dernières pages, l’identité de ce mystérieux manipulateur est bien gardée. L’auteur ne laisse rien filtrer, ne cède jamais à la facilité et s’amuse même à égarer son lecteur en le lançant sur de fausses pistes. Bref c’est une vrai réussite.
Franchement, vivement le tome 3!!!!
La quatrième de couverture : Brillant élément du commissariat de Pampelune, l’inspectrice Amaia Salazar se voit chargée d’enquêter sur d’atroces crimes sexuels. Les victimes sont des femmes et tout semble indiquer que les bourreaux soient leurs maris ou compagnons. Mais des rituels macabres, qui rappellent des pratiques de sorcellerie locale, laissent penser qu’un fou diabolique pourrait orchestrer ces meurtres en série. Salazar n’en a pas fini de découvrir les turpitudes de cette vallée de Baztán dont la rivière semble emporter les secrets terrifiants.
Amaia Salazar a d’autant plus de mal à mener son enquête qu’elle vient de donner naissance à l’enfant qu’elle et son compagnon ont tant désiré. Pas facile de devenir mère quand la mort rôde et que le souvenir de celle qui vous a donné la vie vous inflige de violents cauchemars. Mais la jeune femme entend bien aller jusqu’au bout de ses recherches, quels qu’en soient les résultats.
Prochaine lecture : Danse de la vie brève de Hubert Antoine.