Aujourd’hui on va parler bouquin, d’un drôle de bouquin oserais-je dire que j’ai reçu dans le cadre d’un partenariat avec Livr@ddict et les éditions JC Lattès (que je remercie). Je viens en effet tout juste de terminer A la santé du feu de Dorothée Werner. A la sante du feu, c’est le journal intime d’une femme qui attend les résultats d’un examen médical qui lui apprendra si oui ou non elle a fait une rechute. Pendant quarante jours, cette femme dont on ne sait rien va écrire ce qu’elle ressent, ces interrogations, ses peurs, ses angoisses. Voilà résumé A la santé du feu si jamais on peut résumer ce livre.
Ce roman, j’ai un peu de mal à en parler que ce soit en bien ou en mal. Tout d’abord, je dois avouer que j’ai eu du mal à le finir. Je me suis même demandé si je n’allais pas arrêter car si le début m’a plu, très vite j’ai eu l’impression de tourner en rond. J’ai en effet lu la première centaine de page assez vite puis pfff plus rien, j’ai ramé. Au départ j’ai été sensible à l’écriture de ce récit à la première personne, à ces phrases écrites comme elles viennent et qu’il faut lire à haute voix pour en apprécier tout le sens. Et puis à mesure que les chapitres raccourcissent, l’ennui s’est installé lui pour ne plus réellement partir. Du coup je me suis un peu forcée à le finir n’aimant pas laissé en plan un livre. Dommage car le sujet et la forme à la première personne offrait un beau potentiel pour l’écriture. Après je ne peux pas nier que certains passages sont vraiment poignants. J’ai été sensible à certains moments aux angoisses de cette femme qui face à la maladie se sent seule, abandonnée de tous et qui pour tenter de conjurer le sort explore son passé, tente de communier avec la nature mais aussi recourt à des médecines parallèles (les docteurs foufous comme elle les appelle dans son journal). Mais voilà sans plus. Bref je n’ai pas été complétement emballée par ce récit. Dommage car la lecture de la quatrième de couverture m’avait vraiment donné envie de m’y plonger.
La quatrième de couverture : Comment vivre avec une bombe à retardement sous la peau ?
« Laissez-vous faire deux secondes, fermez les yeux, imaginez qu un jour on vous apprend une catastrophe. Pensez à une scène précise, une heure de la journée, une lumière, une ambiance. Quelle est la différence entre la minute juste avant et celle juste après ? Vous êtes assis dans le même fauteuil, buvant le même thé dans la même maison, vous vous mouvez dans le même corps, vous n en souffrez pas plus que ce matin, pas moins non plus, tout est profondément familier, le soleil finit par décliner comme chaque jour, rien n a donc changé. Et pourtant si.»
Une fille passe un examen médical et paf, suspicion. Mais pas sûr. Elle a déjà connu d autres tempêtes sous la peau, mais ce jour-là fini de rire. Pour savoir ce que lui réserve son destin, il va falloir attendre. Attendre, la vache. Attendre un nouvel examen qui confirmera la catastrophe, ou bien qui l annulera. Dans quarante jours, la biologie tranchera.
Ce livre est le journal, écrit à la première personne, de ce suspens existentiel, de ces quarante jours âpres et rugueux. La chronique d un espoir fou, la rage et l amour mêlés. Une enquête aussi, un pistolet sur la tempe, sur le pourquoi du comment, parce qu il s agit de trouver une issue, et fissa.
Un récit aussi poignant qu urgent sur l attente et la solitude existentielle.
Prochaine lecture : Le silence de minuit de Denise Mina