J’ai lu Stasi child de David Young à paraître aujourd’hui aux éditions Fleuve noir. Nous voilà à Berlin Est en pleine guerre froide. Le corps d’une adolescente est retrouvée dans un cimetière, tout proche du mur. A première vue, tout laisse penser qu’elle fuyait vers l’Est et qu’elle a été abattue par les gardes frontières de l’Ouest. Dépêchés sur place, Karin Muller et son adjoint Werner Tilsner de la Kripo découvrent très vite qu’il n’en est rien. Sous le contrôle de la Stasi, ils vont tenter d’identifier la victime. Mais, Karin dont l’histoire personnelle trouve un étrange écho dans ce meurtre ne veut pas se contenter de ça et veut à tout pris retrouver l’assassin de cette fille. Elle ne va pas hésiter à mettre sa carrière en jeu pour mener à bien cette enquête. Pendant ce temps, le mari de Karin disparaît. Karin découvre alors qu’il est accusé de trahison envers la république démocratique. Elle va devoir faire un choix difficile.
Mon avis ? J’ai beaucoup aimé ce thriller. J’ai aimé le fait que ça se déroule en RDA et que l’on vive les choses du point de vue d’une communiste convaincue. Pour Karin Muller en effet, l’Ouest est une Sodome et elle ne comprend pas la fascination de son mari pour ce qui vient de la. Ça, c’est quelque chose que j’ai trouvé particulièrement original. En effet généralement, l’Allemagne de l’Est est vu comme l’ennemi, comme le pays à fuir. Là Karin ne remet jamais en cause le bien-fondé de tout ça. Jamais elle ne se demande si finalement la vie ne serait pas meilleure en RFA. Même après sa virée à l’Ouest pour récupérer la limousine, elle ne semble pas plus attirée par l’Ouest.
Karin ne se rend jamais compte non plus qu’elle est manipulée, qu’on lui ment. Si elle doute des photos montrant son mari embrassant une adolescente, jamais elle ne s’interrogera sur le fait qu’il veuille divorcer ou qu’il soit passé à l’Ouest sans lui en avoir parlé. J’ai été un peu sciée que Karin ne doute jamais (ou presque). Elle va douter pour ce qui concerne le meurtre de l’adolescente mais jamais pour ce qui la concerne de près. C’est assez fou quand on y pense. En lisant la quatrième de couverture, j’avais pensé justelent qu’elle remettrait en cause ses certitudes. Mais en fait non, il n’en est rien.
C’est vraiment ce qui fait la force de ce roman. Stasi Child est en effet particulièrement intéressant à cause du gros travail de documentation que l’auteur a fourni mais aussi pour le point de vue qu’il adopte à mon sens.
Après j’ai aimé l’ambiance sombre de ce roman. J’ai aimé aussi sa construction. En effet si au début les chapitres alternent entre Karin et son mari, Gottfried, très vite, les chapitres alternent aussi avec Irma, une adolescente cloitrée dans une maison de correction. Si au début , on voit pas trop ce que l’histoire d’Irma a à voir la-dedans, très vite les choses se mettent en placent. Les pièces du puzzle se mettent progressivement en place.
En bref, le premier roman de David Young, Stasi Child est un excellent thriller. Je vous le recommande :)
La quatrième lecture : À Berlin au temps du Mur, la méfiance est la règle et la confiance, un luxe. Vous ne saurez jamais quelle question peut vous trahir.
Hiver 1975, Berlin-Est. Karin Müller et Werner Tilsner, officiers de police, sont dépêchés au cimetière près du mur de Berlin afin de mener une enquête sur le meurtre d’une adolescente. Les journaux affirment que la jeune fille a été fusillée par une patrouille frontalière de l’Ouest alors qu’elle fuyait vers l’Est. Toutefois, l’autopsie prouve que la scène de crime a été modifiée et la fille violée et assassinée. On ordonne à Tilsner et Müller de s’en tenir à la recherche de l’identité de la victime, et de rester discrets. Trouver le coupable ne semble pas être la priorité… En dépit de sa loyauté sans faille envers le régime, Müller s’engage corps et âme dans l’enquête. Elle refuse de laisser échapper le coupable. Mais elle est surveillée de très près et ceux qui veulent entraver ses recherches sont nombreux. Lorsque son propre mari disparaît, Karin va se demander qui est véritablement son ennemi et choisir son camp.
Prochaine lecture : Black Coffee de Sophie Loubière