J’ai eu la chance de recevoir le dernier roman d’Hervé Commère, Ce qu’il nous faut, c’est mort qui paraitra le 10 mars prochain aux éditions Fleuve.
En 1998, les différents protagonistes de cette histoire vivent un événement qui sans le savoir va bouleverser leur vie. Melie vient au monde; 3 jeunes hommes, Vincent, Patrick et Maxime écrasent une jeune fille qu’ils laissent pour morte; Marie est violée; William sort danser et rencontrer celle qui deviendra sa femme. 20 ans plus tard, Vincent a succédé à son père à la tête de l’usine de fabrication de lingerie Cybelle. Patrick a pris la suite de son père à la tête de son cabinet d’assurance. Seul Maxime n’a pas réussi à tourner la page. Il est aujourd’hui mécanicien aux ateliers Cybelle et chef du CE. Il est marié à Marie Damremont, la jeune fille violée 18 ans plus tôt à Nancy. Tout pourrait aller très bien si Vincent n’avait pas décidé de vendre les ateliers Cybelle à un fond d’investissement. Alors que les ouvrières s’attendent au pire, Maxime décède sur la route de la corniche. Contre toute attente, sa mort galvanise les employés et la résistance s’organise tandis que William, un flic noir échoué au commissariat de Dieppe mène l’enquête sur cette mort qui le laisse sceptique.
Mon avis ? Franchement j’ai adoré!!! Je n’avais encore rien lu d’Hervé Commère. je n’en avais même jamais entendu parlé avant mais en lisant la quatrième de couverture, je me suis dit pourquoi pas. Mais franchement je ne m’attendais pas du tout à ça et Ce qu’il nous faut, c’est un mort a été plus qu’une bonne surprise. Qu’est ce qui m’a séduite ? le style! Je dois dire que la narration est assez particulière et fait tout le charme de ce roman. Comment vous dire ? C’est comme si on vous racontait l’histoire. Un peu à la manière d’une voix off ou de ce que l’on pourrait trouver dans certains épilogues de roman justement. Je ne sais pas si vous voyez le truc ? Le narrateur énonce les faits qui vont survenir puis il raconte. C’est du genre : « Il ne le sait pas encore mais elle deviendra sa femme ». Franchement, c’est ce mode de narration omniscient qui m’a franchement séduite. C’est très différent de ce que l’on rencontre habituellement dans les romans policiers :)
Après l’intrigue aussi va différer des romans policiers traditionnels. La mort de Maxime va générer une enquête certes mais j’ai eu l’impression que ce n’était pas ça qui était au centre de l’intrigue. L’intrigue tourne bien plus autour de la vente des ateliers Cybelle et de la fronde des ouvrières (inspirée de celle des ateliers Lejaby en leur temps).
En bref, Ce qu’il nous faut, c’est mort d’Hervé Commère est un excellent polar. J’ai adoré. Je n’avais qu’une hâte à mesure que j’avançais dans l’histoire, c’était d’en savoir toujours plus. Bref je vous le recommande vivement :)
La quatrième de couverture : « I will survive ». C’était le dimanche 12 juillet 1998. À quel prix ? Ça, la chanson ne le dit pas. Cette nuit-là, trois garçons pleins d’avenir ont renversé une femme, une étudiante s’est fait violer, un jeune flic a croisé son âme sœur et un bébé est né. Près de vingt ans plus tard, voilà que tous se trouvent concernés par la même cause. On est à Vrainville, en Normandie. L’usine centenaire Cybelle va fermer ses portes. Le temps est venu du rachat par un fonds d’investissement. Cybelle, c’est l’emploi de la quasi-totalité des femmes du village depuis trois générations, l’excellence en matière de sous-vêtements féminins, une réussite et surtout, une famille. Mais le temps béni de Gaston est révolu, ce fondateur aux idées larges et au cœur vaste dont les héritiers vont faire une ruine. Parmi ces héritiers, Vincent, l’un des trois garçons pleins d’avenir. Il a la main sur la destinée de quelques centaines de salariés. Mais il n’a pas la main sur tout, notamment sur ce secret étouffé dans un accord financier vingt ans plus tôt par son père et le maire de Vrainville, père du 2e larron présent la nuit du 12 juillet dans la voiture meurtrière. Le 3e gars, Maxime, n’a la main sur rien, personne n’a payé pour lui et surtout il n’a pas oublié. C’est l’un des seuls hommes employés par Cybelle et un délégué syndical plutôt actif. Côté ouvrier, on connaît déjà le prix de la revente de Cybelle. Ca signifie plus que la fin d’une belle histoire entrepreneuriale : la mise au ban, la galère et l’oubli. Alors c’est décidé, ils n’ont plus le choix : puisque personne ne parle d’eux, ce qu’il leur faut, c’est un mort.
Prochaine lecture : De chair et d’os de Dolores Redondo