J’ai reçu à l’occasion d’une table ronde organisée par les éditions Belfond lors du dernier salon du livre, le dernier roman d’Ariane Bois, Sans oublier. Quelques jours après avoir rencontrée l’auteure, je me suis plongée dedans. L’histoire est celle d’une jeune femme, mariée, mère de deux enfants qui apprend par la radio la mort de sa propre mère dans un crash d’hélicoptère lors d’un reportage. Passés les premiers temps où il faut s’occuper des formalités, la narratrice sombre dans le chagrin. Elle est complètement anéantie par le drame et n’arrive pas à faire son deuil. A bout, incapable de s’occuper de ses enfants, elle finit par s’enfuir de chez elle. Réfugiée dans un petit village Le Chambon, elle commence à écrire sur ce drame, sur sa mère dans une tentative désespérée de la retenir, de ne pas l’oublier. Ce n’est qu’au prix d’une rencontre inattendue qu’elle parviendra à surmonter son chagrin, faire son deuil et à rentrer à Paris reconquérir les siens.
Mon avis ? oh la la! je ne sais pas par où commencer. J’ai beaucoup, beaucoup, beaucoup aimé. Je l’ai commencé et je n’ai pas pu le lâcher avant d’avoir tourné la dernière page. Et pourtant, ce n’était pas une évidence avec ce genre de roman. En effet si le livre m’a tout de suite attiré comme un aimant, j’avais un peu peur que cela sombre dans le pathos vulgaire. Car oui, Sans oublier aborde un thème difficile : le deuil, celui d’une mère d’abord et avant tout, celui d’un frère ensuite. Il aborde aussi celui de la construction de soi. A travers le deuil au sens propre du terme (sa mère est belle et bien morte), la narratrice apprend à couper le cordon, à ne plus être la fille de quelqu’un et à devenir mère à son tour. Le récit est grave, émouvant, fort, poignant. Je crois que je n’aurai pas assez de mots pour le qualifier! Et c’est pour moi un gros coup de cœur!! Je n’ai rien à ajouter si ce n’est : Lisez-le!!!
La quatrième de couverture : Lorsqu’elle apprend l’accident qui a coûté la vie à sa mère, une jeune femme voit sa vie exploser. Tout se délite et s’obscurcit dans le ciel de sa mémoire. L’onde de choc atteint ses enfants et son mari. Pour enrayer cette chute libre, il lui faut partir, tenter de se retrouver pour sauver les siens. Récit d’un crash intime, d’une fugue maternelle sur les traces d’un silence familial, Sans oublier raconte comment, pour devenir mère, il faut d’abord cesser d’être une fille. Une écriture intense qui réconcilie de façon saisissante la noirceur du deuil et la rage de vivre.
Prochaine lecture : Le saut de Malmö et autres nouvelles de Tristan Garcia