Il y a quelques jours j’ai terminé Un homme effacé de Alexandre Postel. L’histoire racontée par ce roman est celle de Damien North, un éminent professeur de philosophie, petit fils du célèbre Axel North, une figure de la résistance. North mène une vie tranquille de vieux garçon depuis la mort de sa compagne douze ans plus tôt. Mais un beau jour, sa vie bascule : il est accusé de pédopornographie. Sur les conseils de son avocat, il plaide coupable lors de son procès afin de limiter la peine. Mais le verdict tombe et il écope du maximum : cinq ans. En prison, Damien North partage la cellule d’un pédophile notoire. S’en est trop pour cet homme timide. A bout, il finira par vouloir se tuer. Jusqu’à ce qu’il sorte de prison blanchi…enfin pas tout à fait…
Mon avis ? Un homme effacé est un bon premier roman malgré quelques défauts. D’ailleurs je ne suis pas la seule à le penser puisqu’il a reçu le prix Goncourt du premier roman en 2013. Moi déjà j’ai trouvé que c’était bien écrit et que ça se lisait bien. Par contre, il y a des petites choses qui m’ont gêné à la lecture. A commencer par le cadre où l’auteur situe son histoire. J’ai eu du mal à me figurer où nous étions : en France ? En Angleterre ? aux États-Unis ? Difficile à dire tant l’anonymisation est poussé à l’extrême. A certains moments j’ai eu l’impression d’être en Angleterre. Mais c’est pas sur. Après c’est pareil : j’ai eu du mal à situer l’histoire dans le temps. Internet est là donc nous sommes a minima au XXeme siècle. Mais quand exactement ? de nos jours ? dans les années 90 ? Allez savoir! Je ne sais pas pourquoi mais ces deux points m’ont gêné.
Après, cela n’enlève rien à la qualité du propos. Alexandre Postel nous entraine dans une réflexion des plus intéressante sur les apparences et la façon dont chacun reconstruit les faits au regard d’évènements postérieurs. Dans le cas de Damien North, tous ses faits et gestes antérieurs à sa mise en accusation deviennent des preuves de sa culpabilité. Rien que la présence dans son salon d’une photo anodine de sa jeune nièce en maillot de bain devient une preuve de ses tendances pernicieuses au regard de ses concitoyens.
Voilà un roman plus qu’intéressant donc sur le poids des apparences bien plus que sur les dangers d’Internet. Bref, je vous recommande ardemment de lire Un homme effacé d’Alexandre Postel.
La quatrième de couverture : «Quoi qu’il arrive, il faut vous faire à l’idée que vous ne ressortirez pas blanchi du tribunal. C’est une illusion de croire ça. On ne ressort pas blanchi d’un procès comme celui-ci. Soit on en ressort sali, soit on n’en ressort pas du tout.»
Damien North est un professeur de philosophie dans une université cossue. Sa vie bascule le jour où il est accusé de détention d’images illicites, mettant en scène des enfants. L’inculpé a beau se savoir innocent, un terrible engrenage commence tout juste à se mettre en marche…
Prochaine lecture : Niki de Saint-Phalle. Il faut faire saigner la peinture de Elisabeth Reynaud.