J’ai lu il y a peu Miniaturiste de Jessie Burton.
Avec Miniaturiste, son premier roman, Jessie Burton nous entraîne à Amsterdam au XVII eme siècle. Nella Oortman n’a que 18 ans quand elle est mariée à Johannes Brandt un riche marchand d’Amsterdam. Nella arrive, seulement accompagnée de son perroquet dans la maison de son mari un beau matin d’octobre 1686. Elle fait là la connaissance de Marin, la sœur de Johannes restée célibataire qui règne sur la maisonnée et des domestiques, Cornelia et Otto. En guise de cadeau de mariage, Johannes lui offre un cabinet exact reproduction de leur maison sur le canal du Herengracht. Nella entreprend avec l’aide d’un miniaturiste de l’animer. Mais les jours passent et Nella qui attend chaque soir que son mari la visite dans sa chambre, peine à trouver sa place dans cette étrange maison qui cache bien des secrets. Jusqu’au jour où son mari est arrêté et jeté en prison. Nella n’a pas d’autres choix que de se lancer dans la bataille.
Mon avis ? J’ai beaucoup, beaucoup mais vraiment beaucoup aimé ce roman! J’ai adoré la plongée dans le quotidien des hollandais de la fin du XVIIeme siècle. Je ne crois pas avoir lu beaucoup de romans se passant à cette époque. Pourtant c’est une époque qui me fascine sur le plan des arts (j’adore la peinture hollandaise de ce siècle!). Avec Miniaturiste, j’ai été servie! J’ai retrouvé plein de petites choses dans ce roman propre à cette époque. Tiens par exemple, les natures mortes mais surtout les vanités (vous savez, ces tableaux qui représentent des cranes et des sabliers) qui ornent les murs de la chambre de Nella. C’est pile l’époque. Il y a aussi toute la morale calviniste qui transparaît tout du long. Jessie Burton a fait un sacrement bon travail d’historien pour ancrer son roman dans l’époque où il est censé se passer :)
Ensuite, j’ai beaucoup aimé les personnages féminins de ce roman. Si j’ai adoré Nella et son évolution sur les quelques mois que s’étend l’histoire, j’ai apprécié aussi Marin et Cornelia. La première incarne à elle seule les contradictions de la société calviniste de l’époque : austère en apparence mais adorant le luxe et les douceurs en cachette. La seconde est l’archétype de la servante délurée mais dévouée. J’ai trouvé intéressant le portrait de la condition féminine qu’il y est fait. Au final, il ressort de ce roman que les femmes à cette époque du moins à Amsterdam étaient très libres! Comme le dit la Miniaturiste, elle peuvent être l’artisan de leur destin. Certes certaines choses sont mal vu ou leur sont carrément interdites (comme d’entrer en apprentissage) mais elles gardent une liberté d’action phénoménale pour l’époque!
Enfin, j’ai aimé le style de l’auteur et la construction cyclique du roman. Miniaturiste s’ouvre en effet sur un enterrement dont on apprend peu de chose avant de revenir quelques mois plus tôt pour nous raconter les événements qui vont conduire à cette mort. Pour un premier roman, Jessie Burton fait preuve d’une grande maîtrise tant au niveau de l’écriture que dans sa façon de nous plonger au cœur d’une époque!!
Si je devais trouver quelque chose à redire sur ce roman, ça serait peut-être sur l’usage qui est fait du fantastique. La Miniaturiste semble savoir énormément de chose sur la famille Brandt. Elle semble même capable de prédire les événements qui vont arriver à travers les objets qu’elle envoie à Nella selon cette dernière. Je n’ai pas trouvé que cela apportait vraiment quelque chose à l’histoire. Sauf si on considère que c’est une représentation du destin et que Nella comme son mari ou sa belle-sœur ne peuvent s’y soustrairent. Tout est écrit en quelque sorte. En l’écrivant, je me rend compte que ça donne encore plus de poids à l’histoire!!
Bref pour moi, Miniaturiste de Jessie Burton est un coup de cœur!
La quatrième de couverture : Nella Oortman n’a que dix-huit ans ce jour d’automne 1686 où elle quitte son petit village pour rejoindre à Amsterdam son mari, Johannes Brandt. Homme d’âge mûr, il est l’un des marchands les plus en vue de la ville. Il vit dans une opulente demeure au bord du canal, entouré de ses serviteurs et de sa soeur, Marin, une femme restée célibataire qui accueille Nella avec une extrême froideur. En guise de cadeau de mariage, Johannes offre à son épouse une maison de poupée, représentant leur propre intérieur, que la jeune fille entreprend d’animer grâce aux talents d’un miniaturiste.
Les fascinantes créations de l’artisan permettent à Nella de lever peu à peu le voile sur les mystères de la maison des Brandt, faisant tomber les masques de ceux qui l’habitent et mettant au jour de dangereux secrets.
Prochaine lecture : Umami de Laïa Jufresa
2 Comments
Ce livre est dans ma PAL depuis un moment, et je suis contente de voir que tu as autant aimé, ça me donne envie de le lire!
27 juin 2017 at 8 h 33 min@ Bookofshadow : N’hésite pas à le sortir de ta PAL! Tu vas passer un bon moment avec :)
27 juin 2017 at 8 h 38 min