Aujourd’hui, je vous embarque pour le grand Nord avec ma dernière lecture. Je viens en effet de finir La loi des Sames de Lars Pettersson.
Nous voilà en Suède. Anna, jeune substitut du procureur est appelée par sa grand-mère pour venir en aide à son cousin Nils Mattis, accusé de viol par une certaine Karen Margrethe. La jeune femme qui a grandit loin de la communauté Sames que sa mère avait quitté avant de se marier, se rend pourtant sur place dans le grand nord norvégien. Sur place, elle commence à enquêter pour tenter de comprendre ce qui s’est passé. Alors que sa famille attend d’elle qu’elle convainque la victime de retirer sa plainte, elle pousse au contraire cette dernière à la maintenir. Mais la jeune femme décède brutalement. L’enquête pourrait s’arrêter là mais Anna persévère. Pour tirer au clair toute cette histoire, elle devra avant tout comprendre les codes et les lois qui régissent la communauté Sames à mille lieues de la loi norvégienne.
Mon avis ? J’ai beaucoup aimé ce polar nordique. Je ne connaissais pas du tout les Sames et ça a été pour moi une belle découverte. J’ai particulièrement apprécié la façon dont Anna mène l’enquête. Elle enquête sans vraiment enquêter. Comment vous expliquez ça ? Anna ne se dit pas : « Tiens la mort de Karen Magrethe est suspecte ». Non, elle ne remet pas explicitement en cause les conclusions de la police. Seulement incidemment, elle continue à enquêter sans qu’il n’y paraisse. Son enquête coule de source, j’ai envie de dire.
Ensuite, j’ai beaucoup apprécié la plongée dans le monde des Sames. Je ne connaissais pas du tout. Avant cette lecture, j’aurais bien été incapable de dire qu’il s’agissait d’un peuple vivant aux confins de la Suédé et de la Norvège!! J’ai été particulièrement intéressée par le décalage qui existé entre les lois de ce peuple et les lois du pays. J’ai aimé les explications sociologique que l’auteur tente d’apporter a tout ça. Bon certains passages m’ont quand même paru un peu plaqué, un peu artificiel.
Enfin, j’ai beaucoup apprécié le personnage d’Anna. Le récit adopte le point de vue de la jeune adjointe au procureur d’un bout à l’autre. On plonge donc dans l’univers Sames avec Anna. La jeune femme avec ce voyage renoue avec ses racines familiales. Il va lui falloir se faire une place parmi les siens et ce ne va pas être sans mal. Anna va, au fil des jours, reconquérir la place qui aurait dû être celle de sa mère récemment décédée. J’ai trouvé le personnage et son évolution au fil du récit intéressant à tous points de vue. A son arrivée, elle est intransigeante, intègre, sure de son fait. Elle vient dans le grand Nord pour aider son cousin et convaincre la victime de retirer sa plainte. Mais, sûre de son faite, elle n’hésite pas à faire l’inverse de ce que sa famille attend d’elle et encourage Karen Margrthe à la maintenir. Pourtant, petit à petit, ces certitudes vont s’effriter. Pour Anna, son voyage au pays des Sames va être l’occasion d’une prise de conscience et d’une remise en question de sa propre vie en Suède.
Bref pour moi La loi des Sames de Lars Pettersson a été une belle découverte. Je vous recommande vivement ce roman :)
La quatrième de couverture : En Laponie norvégienne, les Sames, peuple autochtone, continuent à vivre de l’élevage des rennes et selon des traditions ancestrales. Certains restent, d’autres partent, comme Anna, qui mène son existence en Suède, où elle a été nommée substitut du procureur. Son cousin Nils, lui, est resté, et il vient d’être accusé de viol. Devoir de famille, c’est Anna qui est chargée de trouver un arrangement avec la plaignante. Elle retourne alors chez les Sames, dans ces contrées reculées qui n’évoquent pour elle que de vieux souvenirs d’enfance. Là, entre les menaces qu’elle subit et les vérités qu’on lui cache, la jeune femme comprend vite que cette affaire de viol n’est que la partie émergée d’une enquête qu’elle va devoir mener. Même si, à la lumière des aurores boréales, la nature somptueuse et meurtrière semble parfois imposer sa loi aux hommes.
Prochaine lecture : Le livre des portes, tome 1 : Galenor d’Audrey Verreault.