Il faut que je vous dise : je viens de terminer La Famille Fang de Kevin Wilson. Ce roman raconte une histoire étrange si vous voulez tout savoir. Les Fang sont une famille d’artistes. Il y Caleb, le père, Camille la mère et Annie, leur fille dite aussi enfant A et Buster, leur fils dit enfant B. Leur spécialité ? créer des happenings, faire naitre le chaos et jaillir de l’art de situation ordinaire. Mais voilà si les Fang ont réalisé longtemps leurs performances à quatre. Aujourd’hui, les enfants ont grandi et se sont émancipés (ou du moins ont ils tentés). Annie est devenue une actrice de seconde zone qu’un scandale ramène bien vite à la maison et Buster, un écrivain raté vivant de piges pour divers magazines. Mais voilà que sur un reportage, Buster est gravement blessé au visage. Sans le sous, sans travail, cribler de dette, il décide aussi de rentrer chez ses parents. C’est le moment que choisissent Caleb et Camille pour disparaitre. Enlèvement ? Meurtre ? ou tout simplement nouvelle prestation artistique des deux artistes, c’est ce que Annie et Buster vont tenter de découvrir en se lançant à leur poursuite.
Quand on m’a proposé de le recevoir, je ne savais pas à quoi m’en tenir. Après en avoir lu quelques pages, j’ai vraiment été déconcertée par cette famille. Je dois dire que créer de l’art à partir de situation de la vie quotidienne, dans des centres commerciaux, c’est pas banal!! J’ai bien aimé le fait que l’auteur intercale dans l’histoire présente des chapitres racontant certains happenings de la famille comme des demandes en mariage farfelues en plein vol, des vols à l’étalage dans les magasins, des mariages à répétition, un concours de mini miss où c’est leur fils qui participe au milieu des autres petites filles… Après est ce que j’ai aimé ou pas ? Bah je sais pas vraiment. C’est déroutant, pas forcement drôle même plutôt pas. Personnellement j’ai eu du mal à rentrer dedans et j’ai eu du mal à aller jusqu’au bout. Non pas que ce soit mal écrit. C’est même plutôt le contraire. C’est plutôt que la réflexion notamment sur le rôle de l’ambition des parents dans la construction de la personnalité d’un enfant n’est pas assez poussée à mon gout. Même les réflexions sur l’art, sur qu’est ce que l’art, d’où nait-il, de quoi se nourrit il ne sont pas assez fouillées. Bref petite déception pour ma part avec ce roman.
La quatrième de couverture : Entraînés malgré eux dans les performances et autres happenings de Caleb et Camille Fang, leurs parents, dont l’ambition est de faire de leur propre vie une œuvre d’art, Annie – surnommée « Enfant A » – et Buster – « Enfant B » –, n’ont jamais connu les joies de la normalité. Arrivés à l’âge adulte, ils comprennent que le chaos dans lequel ils ont grandi les a rendus pour le moins inadaptés à la société et au monde réel. Tandis qu’ils essaient tant bien que mal de réaliser leurs projets personnels et de trouver une forme d’équilibre, ils sont, une fois, de plus happés par la folie créatrice des deux artistes, qui, pour couronner leur carrière, ont imaginé une mise en scène dépassant de loin toutes les précédentes.
Dans cette comédie tour à tour grinçante et émouvante, Kevin Wilson brosse un tableau au vitriol du milieu de l’art doublé d’une réflexion amère sur les effets qu’ont les ambitions démesurées des parents sur leurs enfants.
Prochaine lecture : Fais de beaux rêves mon enfant de Massimo Gramellini