Je viens de finir La déposition de la chroniqueuse judiciaire au Monde, Pascale Robert-Diard. Nous voila, en 2014. Le troisième procès de Maurice Agnelet, avocat niçois accusé d’avoir assassiné sa maîtresse, Agnès Le Roux, riche héritière du casino Le Palais de la méditerranée en 1977 bat son plein. Son avocat, Maître Saint-Pierre a bon espoir de le faire acquitter faute de preuve (on a en effet jamais retrouvé le corps d’Agnès Le Roux et l’affaire se résume à un faisceau de présomptions). Son fils, Guillaume change pourtant la donne en témoignant contre son père. Guillaume, âgé de 8 ans au moment des faits, raconte comment son père comme sa mère, Anne Litas lui ont fait chacun à leur tour des confidences sur la disparition de la jeune femme.
Mon avis ? J’ai bien aimé ce court récit. J’ai aimé non pas parce qu’il tente de reconstituer les faits tels qu’ils ont pu se dérouler (bon si vous ne connaissez pas l’histoire, pas de panique non plus. Les principaux évènements sont relatés) mais parce qu’il nous montre le combat entre un père et un fils dans une ambiance délétère et oppressante. Au final, il n’est en effet très peu question du combat de Renée Le Roux pour faire condamner celui qu’elle a toujours cru coupable de la mort de sa fille.
Le point de départ de ce récit est bien la déposition surprise de Guillaume Agnelet. L’auteur qui assistait au procès a été comme beaucoup stupéfaite par le témoignage de Guillaume et lui a écrit pour tenter de comprendre. Le fils, longtemps soutient de son père a accepté de lui répondre et lui a raconté sa vie dans cette famille rongée par le secret. Dans le clan Agnelet, il y a en effet le père, Maurice, avocat niçois qui multipliait les conquêtes féminines. Il y a la mère, Anne qui ferme les yeux sur les infidélités de son mari aussi longtemps qu’elle a pu. Et puis il y a les enfants : Jérôme, l’aine mort du sida, Guillaume et Thomas le cadet parti vivre en Nouvelle Calédonie pour échapper à l’enfer familial. Car de ce récit, il ressort que Maurice Agnelet était un manipulateur, un être dangereux. Son fils, lui-même avoue en avoir eu peur et avoir même craint pour sa vie. Franchement à la lecture de ce texte, j’en ai eu froid dans le dos devant tant de machiavélisme!
Franchement j’ai trouvé cela très intéressant même si l’affaire commence un peu à dater (Perso j’avais deux ans quand Agnès Le Roux a disparu). Cela apporte un nouvel éclairage sur une affaire judiciaire qui restera dans les annales de la justice.
A lire absolument!
La quatrième de couverture : La vérité tue plus que le mensonge. Retour sur l’affaire Maurice Agnelet La déposition est le terme juridique employé pour désigner ce qu’un témoin affirme en justice. Guillaume Agnelet le personnage principal de ce livre vient déposer devant les jurés, le public, mais avant tout devant son père, sa mère et son frère qui, lui, continue de soutenir «Maurice». Il dépose surtout les trente-sept ans de mensonges qui l’ont constitué.
Dans une construction implacable, Pascale Robert-Diard déroule le fil d’une existence prisonnière de ce terrible secret jusqu’au moment où Guillaume Agnelet décide de soulager sa conscience quitte à faire éclater sa vie. Pascale Robert-Diard est journaliste au Monde où elle tient une chronique judiciaire très suivie.
Prochaine lecture : Les garçons de l’été de Rebecca Lighieri