J’ai reçu et lu dans le cadre d’un partenariat sur Livr@ddict, Izya de Patrick Bédier paru aux éditions du Manuscrit (merci à l’éditeur pour l’envoi de ce roman).
L’histoire débute alors qu’Izya s’enfuit poursuivie par une voiture. Elle réussit à échapper à son poursuivant quand un camion grille un feu et percute la voiture. Nous voilà alors plongé six mois auparavant. Izya est une riche héritière du Boccagrande, un pays imaginaire d’Amérique du Sud. Orpheline, elle a été élevée par sa grand-mère, Rosa Warden. Cette dernière décide à la marier à un vieillard de 80 ans, Quetzal afin d’assurer la pérennité de l’empire familial. Izya refuse ce mariage et part en cavale à travers le pays. D’abord escorté par deux hommes à la solde de son cousin puis en compagnie d’un homme rencontré dans les ruines de l’ancien quartier général de la police de la Junte qui l’enlève et la torture. Elle sera finalement rattrapée et mariée de force.
Mon avis ? Je ne sais pas que penser d’Izya de Patrick Bédier. De un, je l’ai lu assez vite. les pages ont défilé sans que je m’en rende vraiment compte. Comment vous expliquez ça ? Je me suis retrouvée à avoir lu 50 puis 100 puis 150 pages sans vraiment m’en rendre compte! C’est sans aucun doute dû au style de l’auteur!! C’est assez spécial mais en même temps ça se lit bien. Prenez par exemple la façon dont il désigne Izya : c’est tour à tour « Izya », « La jeune fille » ou « La fille ».
Après pour l’histoire, je ne sais pas trop quoi en penser en fait. Il parait que l’histoire du Boccagrande emprunte à l’histoire du Brésil et notamment aux années de dictature qu’a connu le pays jusqu’en 1985. Patrick Bédier crée un monde complètement utopique. Il y a plein de choses complètement surréalistes! Mais bien plus ce qui m’a gêné, c’est l’absence de but de la riche héritière. Izya subit plus qu’elle ne décide. J’ai eu l’impression qu’à aucun moment elle n’exprimait vraiment sa volonté. Sa tentative d’en apprendre plus sur le passé de son pays sonne relativement faux. Izya est une marionnette. En écrivant ça, je me dis que c’est sans doute ce que l’auteur voulait. Moi ca m’a un peu perturbé.
Ce qui m’a aussi gênée, c’est les contradictions d’Izya. Elle a peur parfois d’être violee mais à côté de ça, elle se laisse faire par des types louches. Je ne sais pas, c’est assez bizarre.
Enfin une petite phrase de la quatrième de couverture m’a gêné. Il est dit que l’histoire se déroule « Sur fond de trafic d’organes » mais en fait il n’en est rien. Il est fait deux ou trois fois allusion aux trafic d’organes mais rien de plus. Izya n’est pas poursuivi par des trafiquants qui voudraient lui prendre son fois. Elle ne croise pas le chemin d’un enfant à qui on a volé les globes oculaires. Non, non, il est fait juste allusion au trafic d’organes au début rapidement puis à la fin du roman quand Slahenger, le garde du corps d’Yzia avoue en être le boss.
Bref vous l’aurez compris, je ressors de cette lecture avec un avis mitigé.
La quatrième de couverture : Izya a vingt ans, l’âge des incertitudes et des élans du cœur, des convictions nouvelles et des courages insensés. Perturbée par le destin que sa caste lui réserve, elle sera confrontée aux fantômes de son pays, la Boccagrande.
Sous les Tropiques, la Boccagrande, pays imaginaire, est une ancienne dictature qui à l’instar du Brésil, n’a connu aucun procès, aucune catharsis. Rien ni personne n’a apaisé la souffrance des victimes et des familles des disparus alors que tout porte à croire que les bourreaux sont restés impunis.
Sur fond de trafic d’organes et de malversations, l’auteur nous plonge au cœur d’une aventure guidée par la recherche de la vérité et la lutte pour la justice.
Izya est le roman de l’amour et du courage. Il est aussi le récit de l’espoir, chevillé au corps. Parce que l’espoir est comme de l’or.
Prochaine lecture : De larmes et de sang, tome 2 : De sang et de braises de Nathy
2 Comments
Bonjour. Je suis Patrick Bédier, l’auteur d’Izya. J’ai lu attentivement votre chronique et vous remercie de l’avoir écrite, même si votre impression générale est mitigée. Visiblement, vous aimez mon style car vous avez dévoré le roman et cela est toujours un bon point.
16 février 2017 at 17 h 26 minQuant à votre avis sur l’héroïne que vous comparez à une marionnette, je tiens à rappeler qu’Izya est le reflet d’une jeunesse dorée sans autres repères que leurs caprices. Dans sa famille, elle n’a ni soutien ni appui et si elle en trouve un, c’est auprès de son garde du corps pour une relation dont elle ne quantifie pas les dangers. Intelligente, mais naïve… Ce n’est pas incompatible, surtout quand on a tout à apprendre de l’existence, n’oublions pas qu’elle n’a que vingt ans. Lorsque un tant soit peu, elle tente de faire la nique à sa grand-mère qui veut la marier de force, le piège se referme sur elle. Izya est ballotée d’évènements en évènements, j’en suis conscient, mais ces aventures vont lui donner une vision différente de la société qui l’entoure. Le caractère d’Izya va mûrir.
Pour le trafic d’organes, j’avoue que j’aurai du supprimer cette précision car en effet, le sujet est à peine évoqué, mais étant limité en nombre de pages, je ne pouvais m’étendre plus sans rallonger une histoire qui me tenait à coeur.
Je tenais à apporter mon droit de réponse à votre chronique, tout en étant conscient des quelques maladresses qui ornent ma création.
PS : pouvez-vous rectifier le nom de l’auteur dans le tag : mon prénom n’est pas Pierre, mais Patrick
Cordialement
Patrick Bédier
@Bédier Patrick : Vous avez parfaitement le droit de vous expliquer :) D’ailleurs je vous remercie d’être venu le faire. J’écris mes chroniques selon mon ressenti. Ce ne sont que des impressions mais j’essaie toujours de les justifier. Même si je n’ai pas apprécié Yzia plus que ça, je lirais avec plaisir votre prochain roman.
16 février 2017 at 18 h 59 minPS : j’ai corrigé l’erreur dans votre prénom.