On continue à parler lecture ici puisque je viens de finir Comme si j’etais seul de Marco Magini à paraître aux éditions Folio le 13 septembre prochain. Et quelle lecture! La claque!
Ce roman raconte la guerre en Yougoslavie et plus spécialement le massacre de Srebrenica à travers le récit de Dirk, un casque bleu néerlandais et de Drazen, un jeune soldat de l’armée serbe. Après avoir échoué à fuir a l’etranger avec sa femme et sa fille qui vient de naître, Drazen finit par s’engager dans l’armee Serbe. Il est affecté à une unité chargée de ravitailler les autres en munitions et cela lui va bien. Mais un beau jour, on l’emmene lui et ses compagnons d’armes en rase campagne. Ils reçoivent l’ordre de tirer sur des dizaines d’hommes du village de Srebrenica que l’on débarque là par cars entiers. A quelques kilomètres de la, Dirk lui a vu l’enclave tombée aux mains des serbes et les casques bleus se retirer.
Mon avis ? Comme je le disais en début, ce roman est une véritable claque!
Marco Magimi a choisi d’alterner les chapitres du point de vue de Dirk, un casque bleu néerlandais envoyé en Yougoslavie protégé les civils et Drazen, un jeune soldat serbe de vingt ans engagé plus par nécessité que par conviction. Il y a aussi Roméo González, juge à la cour pénale internationale de La Haye mais j’avoue que ce ne sont pas les chapitres qui m’ont vraiment intéressée. C’est assez rude parce que Dirk par exemple ne mâche pas ses mots. Ses réactions fassent à la population qu’il doit protéger sont durs tout comme ses mots (je crois que j’ai jamais lu des mots comme ça dans la bouge d’un personnage sensé être du bon côté!). Pourtant au fil des pages, on se rend compte combien Dirk est humain.
A cote il y a Drazen embarqué dans cette guerre contre sa volonté. Il fait le choix de participer au massacre non pas par fanatisme mais pour vivre ou plutôt survivre.
Enfin il n’y a que les chapitres consacrés à Roméo González, le juge espagnol qui m’ont laissé de marbre j’ai envie de dire. Ses atermoiements m’ont lassé. Heureusement, les chapitres cessent très vite d’alterner entre les trois personnages de ce roman pour ce concentrer sur Drazen et Dirk.
Je pense qu’il faut lire cette docu-fiction pour mieux comprendre comment on a pu en arriver aux événements qui ont conduit au massacre de Srebrenica. Enfin un peu parce que ça ne prétend pas tout expliquer. Meme ça ne prétend rien expliquer du tout, juste raconter des faits.
Comme si j’etais seul de Marco Magini sort en librairie le 13 septembre prochain, je vous conseille vivement de le lire.
La quatrième de couverture : 1995. Le conflit en Yougoslavie s’intensifie. À tout juste vingt ans, Dražen Erdemovic s’engage dans l’armée serbe dans l’espoir d’offrir un avenir à sa femme et sa fille qui vient de naître. Né en Bosnie-Herzégovine, de parents croates, Dražen est le symbole même du multiculturalisme yougoslave. L’uniforme serbe est le troisième qu’il endosse, mais rien ne lui importe plus que de voir son pays à nouveau en paix. Il va découvrir l’horreur de la guerre, l’impuissance d’un homme seul face à un groupe de soldats incontrôlés, l’anéantissement des consciences. La force de ce roman tient dans le choix narratif de l’auteur : trois voix alternent ainsi dans une partition bien rythmée. Celle de Dirk, soldat néerlandais qui assiste à l’impuissance des casques bleus de l’ONU. Celle de Romeo González, juge au Tribunal pénal international de La Haye, qui s’apprête à rendre son verdict un an plus tard. Et celle de Dražen, qui devient l’un des acteurs du pire massacre commis en Europe depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale.
Prochaine lecture : L’espion qui venait du froid de John Le Carré