Je viens de terminer Chiens de la nuit de Kent Anderson qui vient de sortir en poche près de vingt ans après sa sortie aux Etats-Unis. Chiens de la nuit, deuxième roman de Kent Anderson après le très remarqué Sympathy for the devil, raconte le quotidien de Hanson, un vétéran de la guerre du Vietnam devenu flic à son retour à la vie civile. Nous sommes en juin 1975. Avec son coéquipier Dana, il arpente les rues de Portland et plus particulièrement celles de North Preccint, le quartier le plus pauvre de la ville afin de maintenir l’ordre. Il traque les dealers, les braqueurs de banques, règle les problème de voisinage et les disputes d’ivrognes, verbalise les chauffards. Mais jour après jour, Hanson franchit un peu plus les limites.Il navigue entre la loi et la l’illégalité. Et pour survivre et ne pas sombrer tout court, les souvenirs de la guerre étant parfois plus fort que tout, Hanson boit et se drogue.
Mon avis ? J’ai mis du temps à rentrer dedans. Il m’a fallu presque 200 pages pour vraiment rentrer dans le récit du quotidien de ces flics. Pourquoi ? Parce que j’ai été un peu déstabilisé au départ. En effet, il ne s’agit pas d’un roman policier au sens traditionnel. Il n’y a pas de meurtre et d’enquête. Chiens de la nuit est avant tout une chronique du quotidien des flics dans les rues mais aussi du dur retour à la vie civile des vétérans du Vietnam.Le héros, Hanson, n’est pas non plus le héros traditionnel d’un roman policier. C’est un flic toujours borderline, prêt à sombrer. C’est un anti-héros, j’ai envie de dire. Et au départ, j’ai eu peu de sympathie pour cet individu qui fait respecter la loi à sa manière pas toujours de façon très légal. Heureusement qu’il y a son coéquipier Dana pour le maintenir dans les limites du raisonnable j’ai envie de dire. Et puis petit à petit, grâce sans doute aux flash-back de la guerre qui émaillent le récit, on comprend la complexité de ce personnage et le combat qui se livre à part lui. Petit à petit, on se prend de sympathie pour ce gars qui au fond est profondément humain. J’ai beaucoup aimé d’ailleurs la façon dont l’auteur raconte ces bribes de souvenirs, par petites touches, à la façon d’images qui ressurgiraient dans l’esprit de Hanson avant de s’évanouir enfouies au plus profond de la mémoire de l’homme. Chiens de la nuit est un roman noir, très noir mais c’est un excellent roman.
La quatrième de couverture : Hanson, vétéran des forces spéciales, est devenu flic à son retour du Vietnam. Les rues de North Precinct, un quartier déshérité de Portland, ne sont pas moins dangereuses que la jungle asiatique. Drogue, violence et danger sont le quotidien des policiers en patrouille. Hanson, lui, n’a peur de rien – sauf de ses souvenirs.
Prochaine lecture : Millefeuille de Leslie Kaplan
3 Comments
200 pages c’est trop pour moi !si je ne rentre pas dans un livre dans les 50 premières pages, d’habtude, je le ferme !
22 avril 2014 at 14 h 16 minJe ne connaissais pas du tout. C’est une série avec personnage récurrent visiblement ?
24 avril 2014 at 22 h 05 minOui 200 pages c’est vrai que c’est long pour entrer dans l’histoire mais parfois c’est nécessaire… Souvent j’arrête à 100 – 150 pages
@Célia : 50 pages ça suffit pas toujours. Moi je n’aime pas abandonné un livre comme ça. J’essaie d’aller au maximum parfois j’ai de bonnes surprises parfois je craque avant la fin.
24 avril 2014 at 22 h 50 min@Lilibook : non sympathy for the devil et Chiens de la nuit peuvent se lire indépendamment l’un de l’autre même s’il est vrai que l’on retrouve Hanson dans les deux.
oui c’est long mais je n’aime pas laissé un livre en plan. je pousse toujours au maximum ma lecture même si parfois c’est dur :)