Je viens de finir Les fantômes du vieux pays de Nathan Hill.
Ce gros pavé de près de 1000 pages raconte les événements de 1968 à Chicago à travers l’histoire de Faye Andresen-Anderson. Tout commence par un jet de pierres sur le gouverneur Packer, candidat à la présidentielle. Pendant ce temps, Samuel Anderson, le fils de Faye, professeur de littérature est pris dans la tourmente : une étudiante tente de le faire virer, son éditeur qui lui a verser un énorme à valoir pour un roman qu’il n’a jamais écrit menace de le traîner en justice. Il ne trouve de réconfort que dans un jeu en ligne où il passe le plus clair de son temps. Pour tenter de sauver ce qui peut l’être, Samuel propose à son éditeur d’ecrire un livre témoignage sur sa mère. Comme elle refuse de lui parler et s’obstine à garder le silence, Samuel décide de reconstituer les événements en allant à la rencontre de ceux qui l’on côtoyé. C’est ainsi qu’il part rendre visite à son grand-père désormais sénile au fin fond de l’Iowa avant de partir à la rencontre d’Alice, une camarade de fac de sa mère, ancienne hippie, leader de la contestation féminine de l’époque.
Mon avis ? J’ai beaucoup, beaucoup aimé! Je n’avais jamais entendu parlé des événements de 68 à Chicago avant de lire ce roman. Je connaissais le mouvement hippie, ce qui s’etait passé en France en mai 68, les barricades mais cette partie de l’histoire non. Bon j’avoue que l’histoire américaine m’est plus étrangère que la nôtre. Ceci explique sans doute cela. En tout cas, je pense que l’auteur a fait un gros travail de documentation pour rédiger son roman.
J’ai aimé aussi le mélange entre mythologie scandinave et histoire américaine des années 60. Faye a en effet été bercée par les mythes que lui racontaient son père. A son tour, elle les a raconté à son fils, Samuel. Et c’est ainsi que les contes et légendes norvégiennes viennent émaillér le récit. J’ai beaucoup aimé l’histoire du cheval qui emporte les enfants. J’ai adoré la scène où fait revient sur les r’traces De son père à Hamerfest et se trouve face à face à un cheval qu’elle pense être un Nyx. J’ai adoré ce mélange entre imaginaire et réalité. On pourra presque voir dans cette scène, une scène fantastique au sens premier du terme. En tout cas, ce dyptique imaginaire et réalité ous-tend tout le roman. Que ce soit pour Samuel qui s’evade dans les jeux vidéos et ne troue dans de satisfaction que dans ses quêtes virtuelles ou encore pour Faye. Ce rapport entre réalité et fiction se retrouve jusque dans la critique de la télévision qui émerge à la fin du roman. Franchement c’est hyper-interessant.
Bref ce premier roman de Nathan Hill a tout pour séduire. c’est un pavé certes, mais ça se lit bien. Ce n’est peut-être pas un coup de cœur mais on en est pas loin :)
La quatrième de couverture : Scandale aux États-Unis : le gouverneur Packer, candidat à la présidentielle, a été agressé en public. Son assaillante est une femme d’âge mûr : Faye Andresen-Anderson. Les médias s’emparent de son histoire et la surnomment Calamity Packer. Seul Samuel Anderson, professeur d’anglais à l’Université de Chicago, passe à côté du fait divers, tout occupé qu’il est à jouer en ligne au Monde d’Elfscape. Pourtant, Calamity Packer n’est autre que sa mère, qui l’a abandonné à l’âge de onze ans. Et voilà que l’éditeur de Samuel, qui lui avait versé une avance rondelette pour un roman qu’il n’a jamais écrit, menace de le poursuivre en justice. En désespoir de cause, le jeune homme lui propose un nouveau projet : un livre révélation sur sa mère qui la réduira en miettes. Samuel ne sait presque rien d’elle ; il se lance donc dans la reconstitution minutieuse de sa vie, qui dévoilera bien des surprises et réveillera son lot de fantômes. Des émeutes de Chicago en 1968 au New York post-11-Septembre en passant par la Norvège des années quarante et le Midwest des années soixante, Nathan Hill s’empare de l’Amérique d’aujourd’hui et de ses démons et compose avec beaucoup d’humour une fresque aussi ambitieuse que captivante.
Prochaine lecture : Si je reste de Gayle Forman