Je viens de finir La gouvernante suédoise de Marie Sizun aux éditions Folio.
Nous voila dans la deuxième moitié du XIXe siècle en Suède, à Göteborg très précisément. Léonard Sézeneau, petit professeur de français, séduit la fille d’un banquier tout juste sortie du couvent. La jeune fille tombe enceinte. Léonard finit par l’épouser au grand désespoir de ses parents. Pour faire vivre sa toute nouvelle famille décemment, il accepte un poste de négociant en vin et s’installe à Stockholm. S’en suit des années fastes durant lesquelles naîtront trois autres enfants. Pour aider sa jeune épouse Hulda dans leur éducation, Léonard engage Livia comme gouvernante. Mais les affaires de Léonard connaissent des difficultés et il est obligé de revenir s’installer en France avec sa famille et Livia. Les deux femmes se retrouvent isolées dans une froide maison de Meudon. Le manque d’argent les oblige à se replier sur elles-mêmes. S’en suit quelques années d’un huis-clos éprouvant.
Mon avis ? J’ai adoré!! La gouvernante suédoise est, je crois bien, mon coup de cœur de l’ete!! Je l’ai littéralement dévoré! J’en étais à la page 70 puis à la 200eme!
J’ai adoré la façon dont l’histoire est racontée, le style aussi très particulier de l’auteur. Comment vous expliquer ça ? Déjà ce roman est raconté par, on le comprend très vite, un ou une descendant(e) des Sézeneau. Il y a d’abord ce « je » qui se glisse au détour d’une phrase avant de disparaître, ces allusions à « tante Alice ». Mais le récit reste très distancié. Peux-être parce que le narrateur n’a que peu d’informations au final et que beaucoup de choses ne sont que des spéculations. Au final on ne saura jamais ce qui est advenu pour que Léonard doive rentrer en France précipitamment avec sa famille, pourquoi il doit restreindre son train de vie à pas grand chose. A part une rapide allusion à de nouveaux patrons, il n’y a aucun autre détail. Du coup c’est peut-être pour ça que j’ai eu l’impression d’écouter un récit avec une voix off, neutre, sans affect. Je ne sais pas pourquoi mais ça a terriblement bien marché sur moi! Enfin si je sais, la grande force de ce roman, c’est le style de l’auteur!
Bref pour moi La gouvernante suédoise de Marie Sizun est un réel coup de cœur mais je ne saurais pas vous dire pourquoi plus en détail! Le mieux je pense c’est que vous vous plongiez à votre tour dans ce récit.
La quatrième de couverture : Quel rôle joue exactement Livia, la gouvernante suédoise engagée par Léonard Sézeneau, négociant français établi à Stockholm en cette fin du XIXe siècle, pour seconder sa jeune femme, Hulda, dans l’éducation de leurs quatre enfants ? Quel secret lie l’étrange jeune fille à cette famille qu’elle suivra dans son repli en France, à Meudon, dans cette maison si peu confortable et si loin de la lumière et de l’aisance de Stockholm ? Il semble que cette Livia soit bien plus qu’une domestique, les enfants l’adorent, trouvant auprès d’elle une stabilité qui manque à leur mère, le maître de maison dissimule autant qu’il peut leur complicité, et Hulda, l’épouse aimante, en fait peu à peu une amie, sa seule confidente. Rien ne permet de qualifier le singulier trio qui se forme alors. Que sait Hulda des relations établies entre son mari et la gouvernante ? Ferme-t-elle les yeux pour ne pas voir, ou accepte-t-elle l’étrange dépendance dans la quelle elle semble être tombée vis à vis de Livia ? Dans ce récit maîtrisé et romanesque, Marie Sizun brosse le portrait tout en nuances de ses ancêtres franco-suédois, s’approchant au plus près du mystère qui les entoure. C’est bien une histoire d’amour et de mort qui va suivre la réussite fulgurante d’une famille, la sienne, trois générations plus tôt. Renouant les fils rompus, interrogeant sans cesse un passé occulté, redonnant vie aux disparus par son talent de romancière, Marie Sizun éclaire avec tendresse et pudeur les secrets de ces étonnants personnages.
Prochaine lecture : L’espion qui venait du froid de John Le Carré.