Je viens de finir le récit autobiographique de la journaliste et écrivain, Sophie Fontanel, Une apparition à paraître le 17 août prochain aux éditions Robert Laffont.
Dans Une apparition, Sophie Fontanel nous raconte comment elle a décidé d’arrêter les colorations et de laisser ses cheveux blancs prendre le dessus. Alors qu’elle était en vacances à Saint-Tropez, elle croise une femme à l’allure folle qui assume ses cheveux blancs, elle l’interroge sur comment assumer ses cheveux blancs. Ce jour-là, elle décide de se laisser pousser les cheveux tels quels. Pendant un an et demi, elle va poster sur Instagram l’évolution de sa chevelure, comment le blanc va gagner du terrain sur le brun. Entre encouragements et critiques, Sophie Fontanel va découvrir les motivations des femmes à se teindre les cheveux mais surtout elle va devenir un modèle pour beaucoup de femmes de Paris à New York.
Mon avis ? J’ai bien aimé ce récit. Il fait réfléchir sur une pratique quasi automatique chez les femmes de tout âge de se teindre les cheveux pour dissimuler leurs cheveux blancs. Moi la première je me teins les cheveux depuis un bail! Et je dois dire que je ne suis pas prêtre d’arrêter même si ça me gave de faire ma couleur! Je ne parle pas de la tendance il y’a quelques années des cheveux gris que l’on a vu dans le monde de la mode. J’ai bien aimé lire les réactions face à la métamorphose de Sophie. J’entendais au bureau il n’y a pas longtemps que pour une femme, il était impératif de se teindre les cheveux, que cela faisait partie de la norme dans le monde professionnel, qu’il y avait peu de femmes qui laissaient leurs cheveux blancs apparents (les filles énuméraient les femmes qu’elles connaissaient et qui laissaient leurs cheveux au naturel). Il est vrai que les cheveux blancs sont un tabou dans nos sociétés modernes. Mais j’ai été frappée combien les cheveux blancs étaient associés à la vieillesse (c’est pas vrai en fait. On peut avoir des cheveux blancs des vingt ans et alors on est pas vieux) j’ai été aussi frappée par le fait que les cheveux étaient une arme de séduction chez la femme. J’ai été stupéfaite par le fait que dans l’imaginaire collectif une femme aux cheveux blancs n’était plus désirable car vieille!
Après Une apparition est bien écrit, ça se lit bien. Certes cela ne va pas forcément au fond des choses. Ça reste superficiel. Normal j’ai envie de dire puisqu’il s’agit du récit d’une expérience et non un essai. Du coup je ne pense pas qu’il me laissera un souvenir impérissable mais tant pis.
PS : je ne sais pas si vous êtes comme moi mais j’ai pas pu m’empêcher de faire le lien entre la rencontre avec cette femme à l’allure incroyable à Saint-Tropez et la rencontre entre Frédéric et Mme Arnoux dans L’éducation sentimentale de Flaubert. Vous savez : « Ce fut comme une apparition » :) C’est moi ou l’allusion est plus qu’explicite ?
La quatrième de couverture : « Et enfin, à cinquante-trois ans, j’ai entrepris d’apparaître. »
Et si tout ce qu’on racontait sur les cheveux blancs était faux ? Et si ces monceaux de teinture, sur des millions de chevelures, aux quatre coins de la planète, cachaient en fait une beauté supplémentaire que les femmes pourraient prendre avec le temps, beauté immense qui les sauverait de bien des angoisses, de bien de servitudes ?
C’est en partant de cette intuition que Sophie Fontanel, un soir d’été, décide d’arrêter les colorations et de regarder pousser ses cheveux blancs. Comme elle est écrivain, elle en fait un livre, sorte de journal romancé de ce qu’elle n’hésite pas à appeler une « naissance ».
Les semaines, les mois passent : un panache lui vient sur la tête, à mille lieues des idées préconçues sur les ravages du temps. Elle réalise que l’âge embellit aussi les femmes et que les hommes n’ont pas pour les cheveux blancs l’aversion qu’on supposait. Elle découvre que notre société n’attendait qu’un signal, au fond, pour s’ouvrir à une splendeur inédite, d’une puissance extraordinaire.
Ce roman est une fête. Celle de la liberté.
Prochaine lecture : Body d’Harry Crew
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Coucou la.petite chronique. Avec ton article, c’est la 2eme fois que j’entends parler de S. Fontenel cette semzine. J’ai ecouté son interview (désolée je suis bulle en lien) Bravo pour cette référence et ce rapprochement avec Flaubert, quelle sensibilité
21 août 2017 at 19 h 49 min