Ma dernière lecture en date, c’est Umami, le premier roman de Laia Jugresa.
Ce petit roman raconte du point de vue de quelques personnages la vie des habitants de la cour Cloche-en-terre dans la banlieue de Mexico. Il y a Alfonso, le propriétaire des cinq maisons de la cour qui a perdu sa femme Noelia; Marina, jeune artiste peintre et nounou des enfants des voisins; Beto qui vit avec sa fille Pina depuis que sa femme Chella est partie sans explication un beau jour; Ana, l’aînée des quatre enfants que gardent Marina; Linda, sa mère qui peine à se remettre du décès de sa cadette Luz, morte noyée dans un lac du Michigan chez leur grand-mère Emma pendant des vacances.
Mon avis ? Je ne sais pas trop quoi en penser en fait. Je me suis laissée porter par l’écriture mais je ne suis pas sure d’avoir vu où l’auteur voulait en venir. J’ai été perplexe sur la construction du récit. Les chapitres alternent les années de façon ante-chronologique (on passe de 2004 à 2003 puis à 2001 avant de revenir en 2004). Mais surtout les narrateurs alternent et là c’est franchement bizarre puisque Luz, la petite fille morte noyée, raconte en alternance avec sa sœur, Ana, leur baby-sitter Marina, Pina, la copine d’Ana et le vieux Alfredo dit Alf, le propriétaire des cinq maisons. Chacun a leur tour, ils évoquent en effet des souvenirs ou racontent leur quotidien. Ana raconte la création de sa milpa, un jardin traditionnel dans l’arrière cour du lotissement; Pina, des vacances avec ses parents, Beto et Chella quand ils étaient encore ensemble; Alf, des souvenirs de sa vie avec Noelia, sa femme.
Non en fait je crois que ce qui m’a le plus déstabilisé, c’est la quatrième de couverture. Je m’attendais je pense à autre chose. Or le récit s’œuvre avec un chapitre dont le narrateur est Ana. Elle parle de son projet de milpa. Puis, suit un chapitre consacre a Marina. Il est peu ou proue question de Noelia alors. L fait attendre le troisième chapitre pour que le récit passe dans les mains d’Alf et que l’on découvre qui était Noelia, sa vie, son œuvre. Je crois que ça, ça m’a fait un peu bizarre :)
Apres pour être honnête tout n’est pas négatif non plus. J’ai aimé la façon qu’a Marina de créer des couleurs. J’ai aime la manière dont l’auteur aborde la question du deuil. Car dans Umami, la mort est omniprésente : il y a celle de Noelia bien sur mais aussi celle de Luz. C’est rigolo, celle de Noelia est aborde de front tandis que celle de Liz, j’ai l’impression qu’elle était aborde de façon indirecte. Je ne sais pas si je suis claire. J’ai l’impression que Alf parvient grâce a l’écriture a faire son deuil tandis que Linda, la mère de Luz en est incapable.
Bref Umami ne me laissera pas un souvenir impérissable mais si je venais a croiser un autre roman de Laia Jufresa, je n’hésiterais pas a le lire! Bon et puis en attendant j’ai découvert ce qu’était l’Umami grâce a ce roman car personnellement je n’en avais jamais entendu parle avant! C’est donc pas si mal :)
La quatrième de couverture : «Tenter de dire qui était ma femme est aussi indispensable qu’impossible à expliquer, comme l’umami, ce goût imprégnant les papilles sans pour autant se laisser saisir, naviguant tranquille entre salé et sucré. Un titre parfait parce qu’incompréhensible ; d’ailleurs, je n’ai jamais totalement compris Noelia Vargas Vargas. Voilà peut-être pourquoi je ne me suis jamais lassé d’elle. Peut-être que c’est uniquement ça l’amour.»
Prochaine lecture : La danse des fauves de Jan Vudry