Je viens de terminer le premier roman de Hubert Antoine, Danse de la vie brève. Celui-ci se présente comme le journal intime d’une jeune mexicaine de 23 ans, Melitza commenté par son père après sa mort. Melitza a commencé ces carnets en 2006 juste après avoir été violée par quatre policiers. Arrêtée avec son père et Evo, un indigent qu’elle avait ramené chez elle alors qu’ils prenaient le frais dans un parc, ils avaient été emmenés à l’écart sur un terrain vague où ils avaient subi les violences policières. Evo avait tué ses assaillants et tout trois avaient dû alors s’enfuir. D’abord réfugiés sur une plage loin de la ville, la saison des pluies les chassent vers Oaxaca. Là, installés chez un ami peintre, ils sont témoins de l’insurrection populaire qui dépose le gouverneur de la province. C’est aussi pendant ce que l’on a appelé la commune Oaxaca que Melitza trouvera la mort.
Mon avis ? Danse de la vie brève est un récit magnifique et j’ai beaucoup aimé. Franchement à la lecture de la quatrième de couverture, je ne m’attendais pas du tout à ça. Je m’attendais plus à la cavale de deux amants un peu à la manière de Bonnie and Clyde. J’imaginais une Melitza éperdument amoureuse (c’est bien le cas) d’un bad boy (Evo est loin d’en être un). J’étais loin d’imaginer l’histoire. Et puis dans les carnets de Melitza se mêle histoire personnelle et histoire du Mexique (c’est peut être même cette dernière qui prend le pas sur l’histoire personnelle de la jeune fille). Il en résulte un récit d’une force et d’une justesse incroyable. Si je n’avais pas su que c’était un roman, j’aurais pu me laisser prendre à penser que c’était une histoire vraie. Ça sonne en effet terriblement juste.
Franchement, Danse de la vie brève est un beau roman. Je vous conseille de vous y arrêter.
La quatrième de couverture : «Je regarde ce clochard étalé au centre de la pièce. Son sommeil lui donne un air de bâton. J’ai l’impression qu’il se changerait en poussière si je le fixais trop longtemps. Le soleil et la terreur ont dû le momifier. Tout son être pue à des kilomètres à la ronde ou peut-être est-ce l’odeur même des kilomètres quand on les prend de face. L’odeur de la fuite, l’odeur de l’épuisement. Le peu qu’il m’a raconté de son histoire ressemble à un jeu de cache-cache avec le vent.»
C’est à travers son journal intime que nous découvrons Melitza, une jeune Mexicaine de vingt-trois ans. Trois carnets posthumes datant de 2006 – retrouvés et commentés par son père – retracent sa cavale avec Evo, un «bel indigent» au charme énigmatique. Ensemble, ils partageront tout : expérience hallucinogène, barbarie policière, amour fou et insurrection populaire. Dans ce premier roman, qui doit autant au goût de l’aventure qu’à une écriture aux images décalées, chaque événement, du plus sensuel au plus tragique, possède son pas de danse.
Prochaine lecture : Les Brillants de Marcus Sakey