J’ai reçu il y a quelques semaines le nouveau roman d’Annabel Lyon à paraitre fin aout, Aristote, mon père. Je l’ai lu et je vous livre mes impressions à cette lecture. Aristote, mon père est en quelque sorte une suite de son roman Le juste milieu paru en 2011. Mais il peut être aussi lu indépendamment comme je l’ai fait (oui j’avoue je n’ai pas lu Le juste milieu). Aristote, mon père raconte l’enfance et l’adolescence de Pythias, la fille du philosophe grec Aristote. On suit Pythias de ses 8 ans environ jusqu’à ses 16 ans. Durant ses premières années, Pythias est élevée à l’égal des garçons par son père. A partir du moment où elle devient une femme, elle est renvoyée dans la position qu’elle aurait dû avoir depuis le début. Mais quand son père meurt, Pythias doit se débrouiller le temps que celui à qui son père l’a destine rentre de la guerre et qu’il l’épouse. Pendant ces quelques semaines qui la sépare du mariage, Pythias va tour à tour aller chercher refuge auprès des prêtresses de la déesse Athéna, d’une sage-femme ou encore d’une mère maquerelle. Une fois, l’homme à qui elle est destinée revient, Pythias se marie et apprend à se conduire comme une femme respectable et à honorer son mari.
Mon avis ? Aristote mon père est pour moi une bonne surprise. Les pages défilent, ça se lit bien. Après malgré le gros travail de documentation (Annabel Lyon nous a avoué quand nous l’avons rencontré à Paris chez son éditeur avoir passé pas moins de sept ans en travail préparatoire pour son premier roman et deux pour le second), c’est une œuvre de fiction. Il ne faut pas y voir là un documentaire (ou une thèse comme on voudra) sur la condition féminine dans l’antiquité mais seulement un roman. C’est important de le dire car ça évitera à certains de penser qu’il s’agit là d’un texte rébarbatif, destiné à une poignée d’érudits. C’est pas du tout ça et même ça n’a rien de rébarbatif croyez-moi. Moi j’ai bien aimé que ce roman prenne place dans l’antiquité. J’ai bien aimé aussi qu’il s’intéresse à des personnages dont on ne parle jamais ou presque, les femmes. J’ai aimé que, à travers ces pages, s’élève la voix de Pythias elle-même (et oui le récit est à la première personne et au présent). Après oui, ce roman a aussi des faiblesses. J’ai trouvé que dans la seconde partie, après la mort de son père Aristote, tous les essais que fait Pythias quand elle trouve refuge auprès de différentes communautés soient évoqués trop rapidement, ne soient pas développés d’avantage. J’ai eu l’impression que toutes ces aventures se déroulaient sur un laps de temps trop bref. C’est dommage. Mais bon, il n’en demeure pas moins que Aristote, mon père est une belle œuvre de fiction. J’ai passé un bon moment et je vous suggère de vous plonger à votre tour dedans dès sa sortie en librairie le 28 aout.
La quatrième de couverture : Pythias, la fille d’Aristote, a été élevée à l’égal des hommes. Elle fait figure d’exception à Athènes, puis en Macédoine où elle est contrainte de s’exiler : c’est elle, et non son frère cadet, qui assiste Aristote dans ses travaux, provoque les collègues de son père par ses remarques pointues, et se rêve en philosophe, scientifique ou sage-femme. La mort d’Aristote disperse ses biens et sa famille à travers la Macédoine, laissant Phytias seule, en décalage avec cette société qui nie l’existence d’une conscience féminine, et l’oblige à se confronter à la réalité d’un monde dont elle s’était toujours tenue écartée.
Après Le Juste Milieu, qui évoquait la relation entre le jeune Alexandre le Grand et son précepteur Aristote, Annabel Lyon renouvelle le défi ambitieux d’écrire l’Antiquité d’une plume actuelle et spontanée. Aristote, mon père exhale le soufre des temples, le sang des femmes et les larmes de la tragédie.
Prochaine lecture : Demain de Guillaume Musso
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28 janvier 2018 at 21 h 42 min